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REVUE MUSICALE

LA DOUCE FRANCE

Il y a plusieurs demeures dans la maison de nos pères, ou plutôt dans leur pays. La France offre plus d’un aspect, ou d’un visage, au regard de ses fils. Et de même, pour enchanter leurs oreilles, elle a de nombreuses voix. Éclatantes, héroïques, guerrières et chrétiennes, les unes, grâce à Dieu, retentissent assez haut aujourd’hui. Il en est d’autres, plus humbles, aussi touchantes, et dont le timbre, avec moins de puissance, n’a pas moins de clarté. Sous ce titre consacré : La douce France, M. René Bazin composa naguère pour les enfans, mais non pour eux seuls, un recueil de récits et de souvenirs, d’impressions et de tableaux, purement, pieusement français. « Comprenez bien, » disait-il tout d’abord à ses jeunes lecteurs, (et les vieux goûtaient le même plaisir à l’entendre,) « comprenez bien pourquoi la France est appelée douce. On l’a nommée ainsi à cause de sa courtoisie, de sa finesse, de son cœur joyeux et tout noble. » Telle est la France, musicale et chantante, que nous vous proposons d’écouter un moment. Laissant de côté les signes de sa puissance, nous ne rechercherons guère ici que le charme, la grâce, et le sourire, — tantôt spirituel et tantôt mélancolique, — dans l’image sonore de notre chère patrie.

Par ces divers élémens, il n’est pas de musique plus française que la musique de Hameau. C’est un volume de ses œuvres : non pas un de ses opéras, mais le mince recueil de ses pièces pour clavecin, plus familières, plus intimes, que nous venons de feuilleter d’abord. Ainsi que la peinture, la musique a ses tableaux de genre, voire ses