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que des belligérans s’étaient fait ouvrir des crédits auprès de banquiers américains. Tout en désapprouvant les prêts consentis aux belligérans, le gouvernement ne se croit pas le droit de faire des objections aux opérations de crédit qui ont été portées à sa connaissance. Il ne les a ni approuvées ni désapprouvées. Il s’est borné à ne prendre aucune mesure préjudicielle et à n’exprimer aucune opinion. »

Il semble que le marché de New-York, qui n’était jusqu’ici entré que timidement et exceptionnellement dans la voie des prêts à l’étranger, va au contraire jouer un rôle considérable dans le financement des grands emprunts provoqués par la guerre européenne.


VIII. — CONCLUSION

Si nous essayons de condenser dans quelques chiffres le résultat de l’étude à laquelle nous nous sommes livré, nous pouvons dresser un tableau dans lequel nous avons mis, en regard des dépenses, les ressources réunies à ce jour par chacune des cinq Grandes Puissances. Les sommes ont été calculées pour une année, du 1er août 1914 au 31 juillet 1915 ; il est vraisemblable qu’elles donnent une idée assez exacte des dépenses directes occasionnées par la guerre ; mais nous avons laissé de côté tous les frais indirects, qui les dépassent de beaucoup, Quant aux ressources, nous avons distingué celles qui doivent provenir, dans la période envisagée, des impôts nouveaux, et celles qui seront réalisées au moyen d’emprunts. Nous avons divisé ceux-ci en trois catégories : avances faites au gouvernement par les Banques centrales d’émission, négociation de bons du Trésor à court terme, vente d’obligations du Trésor à quelques années d’échéance ou de rentes perpétuelles. La dernière colonne totalise les ressources de diverse nature.

Il a fallu, afin de dresser ce tableau, admettre un certain nombre d’hypothèses, ou nous contenter de renseignemens évidemment insuffisans. Pour la France, nous avons supposé que le placement des obligations 5 pour 100 fournirait, d’ici au 31 juillet, un montant de 3 milliards de francs. Le total des dépenses de l’Angleterre est relativement modéré, parce qu’elles n’ont commencé à s’élever au niveau actuel que depuis le cinquième mois de la guerre. Pour la Russie, les calculs, faits