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millions d’âmes, la force contributive de chaque habitant triplait : l’ensemble des impôts, en 1910, représentait 90 lire par tête au lieu de 30 en 1862. En dépit de cette augmentation, de nombreux indices attestent que le fardeau pèse aujourd’hui sur les contribuables moins lourdement qu’il y a un demi-siècle Le nombre et l’importance des hypothèques a diminué ; il en est de même des ventes judiciaires d’immeubles.

L’organisation italienne comporte deux ministres des Finances, celui qui en porte le nom et le ministre du Trésor. Celui-ci est le plus important des deux. Il est le chef de la politique économique du ministère, qu’il est chargé de défendre devant le Parlement. Le ministre des Finances a dans ses attributions les impôts directs, le cadastre, l’administration des taxes sur les affaires, du domaine, des canaux, des biens ecclésiastiques, des impôts directs, des gabelles, des taxes de fabrication, des douanes, des octrois, des monopoles.

Le ministre du Trésor administre les dettes perpétuelle, amortissable, flottante, la dette des chemins de fer, les pensions extraordinaires, les dotations, le budget des Chambres, la Cour des comptes, la Monnaie. Il dirige le mouvement des fonds, la Caisse de dépôts et de prêts, qui reçoit elle-même les dépôts des caisses d’épargne et les emploie en partie à des achats de fonds publics, en partie à des prêts aux communes et aux provinces. Celles-ci peuvent s’adresser également à la Caisse des prêts communaux et provinciaux, qui se procure des ressources en émettant des obligations. Elle reçoit des communes, à qui elle avance des fonds, des lettres de change, réparties en général sur une période de 50 années et qui ont une première hypothèque sur les revenus communaux. La loi ne permet pas d’engager plus d’une certaine proportion de cette ressource, en sorte que la garantie peut être considérée comme solide.. Ces deux caisses sont placées sous l’autorité du ministre du Trésor, qui trouve en elles une aide pour ses mouvemens de fonds.

Le patrimoine propre de l’Etat, dont la comptabilité italienne dresse l’inventaire, se présentait le 30 juin 1913 avec une insuffisance de 6 413 millions, d’après le relevé suivant :