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Page:Revue des Deux Mondes - 1915 - tome 28.djvu/817

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Congrès du parti qui, après une vive discussion, assura, par une importante majorité, le général Botha de sa confiance. Hertzog quitta le Congrès avec sa poignée de fidèles, représentai de l’Etat libre et de l’Ouest du Transvaal, et se mit en devoir de créer un nouveau parti « national » pour défendre les revendications des intransigeans.

Pour si grave que fût la crise, on ne lui prévoyait qu’une solution constitutionnelle. Elle se serait sans doute dénouée naturellement après les élections générales qui devaient avoir lieu en 1915, lorsque la guerre européenne vint lui donner une issue tragique et inattendue.


III

Dès la guerre déclarée entre l’Angleterre et l’Allemagne, le gouvernement de l’Union informait le gouvernement anglais qu’il assumerait la responsabilité de sa défense, lui permettant ainsi de disposer à son gré des troupes métropolitaines tenant encore garnison dans l’Afrique du Sud, environ 7 000 hommes. Le gouvernement impérial accepta cette offre, puis, le 7 août, il demanda au gouvernement de l’Union s’il pouvait coopérer avec une division navale pour capturer les ports de l’Afrique Occidentale allemande : Swakopmund et Lüderitzbuch, ainsi que la capitale, Windhoek, pour détruire les stations de télégraphie sans (il établies dans ces villes, opération d’une grande importance. Le 10, le général Botha répondait que son gouvernement était prêt à entreprendre l’expédition proposée.

La nouvelle de la guerre avait été reçue de façons fort différentes dans les villes et dans les campagnes. Dans les villes, où prédomine la population d’origine anglaise, elle avait donné lieu à des manifestations de loyauté enthousiastes, et l’on parlait aussitôt de lever des contingens de volontaires pour aller combattre en Europe, avec les volontaires de la mère patrie et des nations sœurs. Dans les campagnes, surtout dans l’arrière-pays, le backveklt, on ne pouvait s’attendre à des manifestations de loyauté spontanées. Là, les populations surprises par l’événement se demandaient si le moment n’était pas venu, enfin, où allaient se réaliser les bruits qui couraient parmi elles, depuis plusieurs années déjà, qu’une lutte entre l’Allemagne et