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attaqua en force, mais sans résultat. Pendant la nuit, il renouvela son effort dans l’espoir de percer dans la direction du Nord. Ce fut en vain. Dès le 15 août au matin, l’effet de tous ces événemens un peu éparpillés commença à prendre forme. L’ennemi se replia et se rendit au capitaine Potter.

L’influence morale de ce désastre sur les Allemands fut manifeste pendant tout le reste de la campagne. Dans cette occasion, les Anglais avaient eu affaire à un adversaire supérieur en nombre, — ils l’avaient battu, — et, tandis que les ennemis essuyaient cette défaite, ils attendaient vainement des renforts devant descendre du Nord vers la côte.

L’ennemi comptait au moins 200 hommes dont 30 Européens, sur lesquels 25 furent tués ou faits prisonniers. Un des résultats les plus utiles de cette opération militaire fut que 45 à 50 kilomètres de voie ferrée, au Nord d’Agbelufoe, tombèrent intacts aux mains des Anglais. La retraite des Allemands fut si hâtive qu’ils négligèrent de détruire un pont important de la rivière Haho, à 7 milles au Nord d’Agbelufoe. Dès lors, notre offensive commençait à se préciser. La possession des voies ferrées étant un moyen essentiel de pénétration rapide vers le centre de la colonie, l’occupation de ce tronçon du chemin de fer donnait à notre marche vers Kamina un point d’appui inestimable.

Trois jours de repos furent accordés aux troupes, qui, d’ailleurs, en avaient un grand besoin. Les journées des 16, 17 et 18 août se passèrent sans incident. Ce temps fut employé par la colonne de ravitaillement pour rejoindre les troupes. C’est, en effet, une des complications caractéristiques dans toutes ces opérations que de maintenir le contact entre les élémens de combat plus mobiles et les porteurs à l’allure lente. Les difficultés se mesurent moins à l’importance du ravitaillement qu’aux obstacles dont est semée la route.

Sur ces entrefaites, le 18 août, le capitaine Castaing, à la tête de 150 tirailleurs commandés par trois officiers, arrivait d’Anecho. A partir de ce moment, les forces françaises, venues du Bas-Dahomey, avaient opéré leur jonction avec les contingens britanniques. Ces renforts furent aussitôt dirigés sur le pont du Haho, et Adakakpé, situé à six kilomètres au Nord du pont en question, et qui se trouva occupé par la moitié de la compagnie Castaing.