Page:Revue des Deux Mondes - 1915 - tome 30.djvu/359

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dont je parlais tout à l’heure et de tirer de leur étude même les données essentielles de l’unité sous-marine, qui répondrait le mieux aux solutions recherchées.


Le premier de ces problèmes qui se présente à l’esprit, le premier, d’ailleurs, que l’on voulut résoudre, c’est celui de la défense d’un port important, soit de guerre, soit de commerce. Et il est tout de suite évident qu’il n’est point nécessaire de se mettre ici en grands frais de puissance et « d’endurance. » Engin de défense mobile, mais de défense mobile rapprochée, adaptée à un point particulier de la côte, le sous-marin sera de déplacement réduit et d’assez faible rayon d’action. Comme moteur, il peut adopter l’appareil électrique, les accumulateurs même, malgré leurs graves défauts, que l’on va, bientôt peut-être, atténuer sensiblement. En effet, revenant fréquemment au port, dont il ne s’éloigne jamais, il peut recharger ses batteries avec la plus grande facilité. Il n’est du reste pas sans intérêt qu’il puisse agir en plongée aussitôt sorti de la rade dont la protection lui incombe et que bloque sans doute un vigilant adversaire, représenté, en grand’garde, par des bâtimens légers. Il lui faut passer au-dessous de cette première ligne de surveillance pour aller attaquer les navires de haut bord placés beaucoup plus loin. C’est dire que l’on doit prévoir des marches en plongée, — à petite vitesse, le plus souvent, — de trente ou quarante milles, aller et retour, et, donc, que si, dans l’ensemble, le rayon d’action de ce type peut être assez restreint, il n’en faut pas moins que la fraction de ce rayon d’action qui revient à la navigation en plongée, beaucoup plus coûteuse que la navigation en surface, soit très largement calculée. Et il y a là une indication importante.

Quant à l’appareil militaire de ce petit sous-marin, — sous-marin pur, bien entendu, à faible flottabilité, — il se composera uniquement de torpilles automobiles. Le canon n’aurait rien à faire contre des adversaires que l’on ne peut attaquer efficacement qu’en plongée. La mine automatique, pas davantage. Si certains abords du port défendu ont dû être minés, cette opération a été faite au prime début des hostilités et, mieux encore, dans la période de tension politique, par des navires ad hoc, les mouilleurs de mines.

Il est assez curieux de remarquer que nous avions, il y a