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Mercredi 20 juillet.

… À propos d’un journal parlant de la visite de Mme Lehon, M. Visconti a prétendu que cela faisait plus de tort que de bien, — on s’en moquait, — et faisait surtout mauvais effet auprès des journalistes. Il a ajouté que c’était ridicule de parler du Prince à tout propos, surtout à l’occasion de Mme Lehon, puisqu’elle est la maîtresse du fils de M. de Flahaut (je ne savais pas qu’il eût un fils), je n’ai entendu qu’à moitié ce qu’il a marmotté, mais j’ai saisi qu’il était historiquement prouvé que, M. de Flahaut ayant été l’amant de la Reine, ce fils serait d’elle et lui ressemblerait d’une manière frappante. J’ai été abasourdie d’un tel bruit ; il aurait beau n’être pas vrai, c’est déjà trop que des calomnies pareilles puissent avoir cours sur une personne qu’on veut respecter…

Jeudi 11 août.

Hier matin, nous nous sommes fait réveiller à 6 heures pour aller, la Reine et moi, à Constance. Chemin faisant, elle m’a parlé de l’influence des mères et se réjouit que la princesse Mathilde n’en ait plus, elle pense qu’avec le père c’est tout différent ; elle lui contait qu’elle n’aimait pas Mlle Malchey parce qu’elle disait tout à son père ; vis-à-vis d’une mère, c’eût été différent. La princesse Charlotte et sa mère étaient, elles, deux têtes dans un bonnet. Elle se lamente aussi des affaires du roi Jérôme. Ce monsieur Guellé, ancien chargé d’affaires du roi de Wurtemberg à Rome, sait à quoi s’en tenir : il dit qu’il n’a plus rien, que des dettes. Quel avenir pour le prince Louis avec la charge d’une pareille famille !

Vendredi 12 août.

La Reine nous a dit qu’elle avait été obligée d’écrire au Prince pour le gronder de ce qu’il jette l’argent à pleines mains. Il aura dépensé plus de 6 000 francs pour passer un mois aux Eaux. C’est trop, et elle lui a écrit qu’ils étaient trop pauvres pour agir ainsi…

Samedi 13 août.
Valérie à sa sœur.

M. Conneau va partir. La Reine paiera son voyage, et, pour suffire à ce qu’elle fait de trop pour les autres, elle se refuse