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Après un ralentissement de l’action ordonné par le général Dobell, afin de rester en coopération avec les forces de l’Afrique équatoriale française, la colonne Mayer reprend sa marche en avant vers le 10 mai et le 14 s’empare brillamment d’Esseka, où elle trouve un matériel de guerre et de chemin de fer important.

Au mois de juin, les Français opèrent sur la route leur jonction avec le corps allié et s’emparent de positions successives à l’Est de Wumbiagos, où l’ennemi s’était retranché. Celui-ci parvint cependant à couper notre ligne de communication et à enlever un convoi de ravitaillement. La troupe fatiguée par ces opérations pénibles et affaiblie par un état sanitaire médiocre est rappelée à l’Ouest de la ligne Kele-N’Give, que l’on renforce. Le 18, l’ennemi attaque N’Give, mais il est repoussé.

Depuis, la colonel Mayer a dû se résoudre à une offensive locale sur la ligne de la Kele. C’est là une position d’attente, jusqu’à ce que la fin de l’hivernage lui permette de reprendre la marche en avant. En attendant, le commandement a fait occuper Dehane au Sud-Est d’Edea. Ainsi le dégagement de Duaba, d’abord réalisé au Nord-Ouest, vers la Nigérie, s’était complété par notre action dirigée au Sud-Est.


Après avoir exposé l’action de nos troupes sur le front Sud-Ouest, c’est-à-dire le rôle du corps de débarquement, puis sur la frontière nigérienne à l’Ouest du Cameroun il nous reste à dire le rôle des troupes du Tchad et de l’Afrique équatoriale française. Cela nous conduira sur la longue frontière de l’Est, d’abord, et aussi sur les limites du Gabon au Sud de la colonie attaquée.

Considérons, d’abord, les effectifs provenant du Tchad.

Le 25 août, le colonel Largeau tenta une première attaque du poste allemand de Kousseri. C’était un blockhaus faisant face au fort Lamy. Une pluie torrentielle transforma le terrain en marécages et provoqua l’échec de cette entreprise.

Le 20 septembre, elle fut renouvelée, mais cette fois avec deux canons de montagne du calibre 80. Le fortin fut démoli. Sur ces entrefaites, le poste de Lai sur le Logone, dont les Allemands s’étaient emparés le 21 août, était réoccupé.

Le résultat de ces opérations fut de nettoyer la rive gauche du Logone. Les Allemands durent se retirer sur Mora.