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entreprit ensuite un mouvement offensif du Sud au Nord sur Lomie, puis vers Dume-Station, devant lequel se trouvait la colonne Morisson.


Après un temps d’arrêt provoqué par la difficulté d’assurer un service de ravitaillement complet et rapide, le colonel Hutin reprend l’offensive avec Lomie comme objectif, dès le milieu du mois de mai.

Il y eut alors une série d’engagemens très violens, suivis de combats de nuit du 21 au 31 mai. La colonne partie de N’Goko refoule l’ennemi de positions en positions et, finalement, le réduit à capituler dans Monso, situé à deux jours de marche à l’Ouest de N’Goko. Neuf Européens furent faits prisonniers, ainsi que 12 tirailleurs. Un matériel assez important tomba aux mains des Français, entre autres 2 mitrailleuses, des munitions abondantes et des élémens de correspondance.

La colonne Mutin continue sur Besam.

Entre temps, une compagnie de 170 soldats part de Yakodume pour rejoindre Assobam. Un détachement belge assure la liaison avec la colonne de la Lobaye, dont le but reste Lomie.


* * *

En suivant l’ordre que nous avons choisi pour sérier les différentes parties de cette campagne, examinons maintenant quel fut le rôle de la colonne de la Lobaye.

Sous le commandement du colonel Morisson, un corps français s’empara de Zinga, dans la nuit du 7 au 8 août. Aussitôt, avec deux compagnies et pour prévenir tout retour offensif de l’ennemi, le colonel marcha sur le poste de M’Baïki, défendu par la 6e compagnie allemande et l’occupa sans coup férir.

Des pluies incessantes venaient de déterminer une crue de la Lobaye, la rendant infranchissable. Aussi fallait-il se borner à l’occupation des points stratégiques les plus importans. Mais ce repos forcé fut mis à profit pour augmenter et organiser les effectifs avec lesquels le colonel Morisson comptait prendre l’offensive.

Le 9 octobre, traversant la Lobaye à Kolongo, les troupes françaises se portaient sur la Sanga. Le passage en était solidement défendu. Il s’y trouvait, en effet, 100 fusils ennemis