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faisait de ces obligations 3 1/2 un véritable billet de banque, le cours n’en a pour ainsi dire plus varié et s’est constamment maintenu aux environs de 91 francs. Les 425 millions de francs qui correspondaient, au moment de la déclaration de guerre, aux sommes dues par les souscripteurs pour la libération de leurs titres ont été versés au Trésor.

Pour se procurer les ressources extraordinaires dont il avait besoin, le gouvernement a obtenu de la Banque de France des avances, dont le total a été successivement porté à 9 milliards, sur lesquels il n’a encore prélevé que 7 milliards et demi environ. La Banque de l’Algérie a avancé 200 millions. Il a émis des Bons de la Défense nationale à 3 mois, 6 mois et 1 an, vers lesquels le public s’est porté avec empressement et qui lui ont procuré plus de 8 milliards. Il a émis également des Bons sur le marché de Londres, où le gouvernement anglais s’est engagé à en escompter pour 42 millions de livres sterling (environ 1060 millions de francs) au taux qu’il obtient lui-même pour ses Bons à six mois. Les Bons français sont renouvelables, de six mois en six mois, jusqu’à la fin de l’année qui suivra la conclusion de la paix. La troisième ressource à laquelle le ministre a eu recours fut l’émission d’obligations décennales 5 pour 100, autorisées par la loi du 10 février 1915. Les conditions de création de ces titres ont été réglées par le décret du 13 février suivant. Ils portent le titre d’obligations de la Défense nationale, sont productifs d’un intérêt de 5 pour 100 l’an, calculé sur le capital nominal et payable par fractions égales et d’avance, les 16 février et 16 août de chaque année. Le prix d’émission est de 96,50 pour 100, sous déduction des intérêts correspondant à la période du semestre en cours non écoulée lors de la souscription. Ces obligations sont remboursables le 12 février 1925. Toutefois, à partir du 16 février 1920, le Trésor aura la faculté de les rembourser à toute date et au pair, sauf décompte d’intérêts. Elles sont exemptes d’impôt pour toute leur durée. Elles sont délivrées soit au porteur, soit à ordre, avec faculté de transmission par endossement. Elles pourront être échangées contre des titres des emprunts de l’État qui seront émis avant le 1er janvier 1918, au prix d’émission soit 96, 50 pour 100, augmenté de la portion déjà acquise de la prime de remboursement et sauf déduction des intérêts déjà payés pour la portion non écoulée du semestre en cours. Le