(1891-1914) n’en fut que la continuation régulière, accélérée seulement suivant les lois ordinaires de la vitesse :
1876-1880 | 1886-1890 | 1900 | 1910 | |
---|---|---|---|---|
Charbons | 1 170 | 1 686 | 2 662 | 3 343 |
Fer | 51 | 89 | 151 | 218 |
Cuivre | 0,4 | 0,7 | 1,9 | 3,3 |
Mais la vérité est que l’Allemagne de Guillaume II prit le contre-pied des règles et des ambitions que Bismarck s’étaient données : en affaires, comme en politique extérieure, le « nouveau cours » rompit brusquement avec l’ancien ; les traités de commerce, signés par Bismarck de 1879 à 1882, avaient organisé un certain équilibre pacifique de la production agricole et de la production industrielle ; les traités Marshall-Caprivi, dictés par Guillaume II en 1891, organisèrent l’agression du commerce et de l’industrie germaniques sur le monde.
« Sous l’influence d’une stagnation momentanée de l’exportation, — dit M. de Bülow, — la politique douanière Marshall-Caprivi, afin d’obtenir la prompte conclusion de traités favorables, offrit à l’étranger une réduction des droits sur les céréales. L’agriculture dut payer les frais de ces traités : il lui fallut travailler dans des conditions beaucoup plus défavorables ; cela équivalait, au dire de Bismarck, à un saut dans l’inconnu. »
La politique douanière de Bismarck tendait à assurer les revenus de toute terre allemande, les salaires de tout travail allemand, mais d’abord la grandeur de la Prusse ; la politique de Guillaume II ne rêva que d’augmenter toujours, coûte que coûte, l’exportation allemande ; pour développer à tout prix l’industrie au dedans et le commerce au dehors, elle voulut agrandir sans cesse la façade de l’usine germanique et en imposer les produits à tout l’univers : Deutsche Politik, avant ; Wellpolitik, après.
Bismarck, ministre du Commerce, pas plus que Bismarck, ministre des Affaires étrangères, n’avait jamais été « mondial. » Son univers à lui avait eu trois bornes : Paris, Vienne