Les Souvenirs qui suivent n’ont pas d’autre prétention que celle d’une exacte sincérité. Ils ont été rédigés d’après les notes et les impressions toutes fraîches, d’un soldat-infirmier récemment rapatrié d’Allemagne.
Mobilisé dès les premiers jours, désigné sur sa demande pour servir au front, celui-ci rejoignit à Saint-Dié la formation sanitaire à laquelle il était affecté. Il participa de la sorte à l’offensive des troupes françaises en Alsace et franchit la frontière avec la…’armée, dans sa marche sur Schirmeck.
L’ambulance à laquelle il appartenait fut installée dans un sanatorium, sur les hauteurs boisées qui dominent la petite ville de Saales. Nous y arrivons en sa compagnie et lui laissons la parole pour conter ses angoisses, sa capture, son internement en Saxe et les souffrances cruelles qu’il endura chez l’ennemi.
A. T
LE SANATORIUM TANNENBERG
12 août 1914. — A demi hôtel, à demi maison de santé, c’est un luxueux caravansérail à l’usage des millionnaires germains neurasthéniques. Sa fragile clientèle a fui. Il va, cette fois, abriter d’autres commensaux que ses hôtes ordinaires et voir soigner des maux plus redoutables que les bobos des belles madames. Les Allemands l’ont évacué, abandonnant leurs