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grands sommets, dans la création de réservoirs artificiels destinés à recevoir les eaux qui, si souvent, s’éparpillent inutilement sur les versans des bassins, que se trouve la richesse des Pyrénées. C’est par cet aménagement, ces créations, qu’il sera possible de remédier aux insuffisances de débit des cours d’eau pendant les étiages, d’assurer la régularité si indispensable au fonctionnement de toute usine hydro-électrique.

Les travaux des services des grandes forces hydrauliques ont permis de déterminer, d’une manière pratique, les conditions dans lesquelles ces réserves de houille verte devaient être établies.

Après avoir constaté qu’aux deux étiages d’été se produisant en août et septembre, et d’hiver se produisant en janvier et février, correspondent les hautes eaux de mai et juin, et celles beaucoup moins abondantes d’automne en décembre, et établi ainsi la mesure de l’importance du produit de la fonte des neiges, dont l’écoulement a lieu chaque année, avec une régularité relative, en décroissant régulièrement de mai à septembre, les ingénieurs en ont conclu que, pour chaque réservoir à aménager ou à établir, l’on peut ordinairement envisager des périodes de vidanges et de remplissages qui varient très peu d’année en année, et de plus, que la quantité à emmagasiner chaque année, pour régulariser le débit d’un torrent, est exprimée par une fraction relativement peu variable du débit total annuel.

Résumant les études des services hydrauliques qui ont mis en pleine lumière la question de la régularisation du débit de nos cours d’eau, études qui permettent, chose importante par-dessus toutes les autres, et d’un prix inestimable à l’heure actuelle pour la région pyrénéenne, d’utiliser pratiquement et rapidement les torrens de la montagne, M. l’ingénieur en chef Malterre, en juillet 1911, concluait en ces termes : « Les études faites jusqu’ici ne donnent pas des conclusions strictement scientifiques, mais elles permettent d’éviter les grosses erreurs que l’on commet quelquefois dans la fixation de la capacité d’un réservoir en haute montagne, quand on ne dispose pas de jaugeages assez nombreux pour permettre de déterminer directement les cubes d’eau emmagasinables.

« Dans bien des cas, l’on peut, par comparaison avec des bassins versans analogues comme nature, comme situation et