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sans défaillance pendant cette première année de guerre, et de l’autre à la gare régulatrice, gare sur laquelle sont dirigés tous les envois de la station-magasin. A cette gare siège une commission militaire qui dirige les trains de vivres, conformément aux demandes de l’avant, sur des gares plus rapprochées du front, les gares de ravitaillement, chargées à leur tour de les distribuer aux convois administratifs, ou directement aux corps auxquels ils sont destinés. C’est ce double travail d’approvisionnement et de réexpédition qu’il est intéressant de connaître ; quand on aura touché du doigt en quelque sorte les principales difficultés de tout genre auxquelles il se heurte, nul doute qu’on n’admire davantage qu’il ait pu être effectué si longtemps et sur une aussi grande échelle, avec une régularité quasi mécanique.


ENTREPÔTS DE MARCHANDISES

Comment, d’abord, la station-magasin va-t-elle se procurer les milliers de tonnes de denrées de tout genre, dont la valeur dépasse parfois plusieurs millions, qui doivent être entreposées dans ses magasins et renouvelées sans cesse au fur et à mesure des expéditions faites pour donner satisfaction aux demandes de l’armée ?

La station-magasin répond, on l’a vu, à deux sortes de besoins : tantôt elle est simple entrepôt de denrées, qu’elle réexpédie telles qu’elle les a reçues, et tantôt elle doit faire subir à ces denrées certaines préparations et manutentions avant de les envoyer sur le front.

Dans le premier cas, la station-magasin n’intervient guère que pour recevoir et réexpédier les marchandises. Au début cependant, ou du moins après les évacuations précipitées du début de septembre, les stations-magasins de création nouvelle, pour lesquelles rien n’avait pu être prévu, passèrent elles-mêmes d’assez nombreux marchés pour les denrées les plus diverses, sauf cependant celles de première nécessité, blé, farine, avoine, fourrages, bétail, répandues à peu près sur l’ensemble du territoire national et pour lesquelles les commissions de ravitaillement fournirent une grande partie des quantités nécessaires. Assez vite d’ailleurs, les choses se modifièrent, et les stations-magasins n’eurent plus à passer de marchés