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qui nous ronge en pleine guerre et qui constitue pour notre pays et notre race un danger aussi grand que la barbarie teutonne.

En dehors de ce résultat espéré qui, à lui seul, justifierait la discussion immédiate du projet, il doit apporter au budget une ressource bien supérieure à ce que, dans les évaluations les plus optimistes, procurera le nouvel impôt sur le revenu. D’autre part, les allocations aux femmes de mobilisés continuent à être distribuées avec une injustice criante : de pauvres mères, dont la situation est digne d’intérêt, ont peine à se faire payer ce qui leur est dû, tandis que d’autres qui sont à leur aise se voient attribuer des sommes auxquelles elles n’ont aucun droit. Les abus se traduisent par une surcharge budgétaire, fort inopportune en ce moment. Ce n’est pas parce que la guerre absorbe des milliards qu’il faut jeter au vent les centaines de millions. Nous demandons l’application de la loi des allocations selon sa lettre et selon son esprit.

Certains hommes politiques avaient voulu ériger en dogme l’idée de ne faire subir aucun changement à notre système fiscal, aussi longtemps que durerait la guerre. Cette théorie ne se défend plus, maintenant que la loi de l’impôt sur le revenu est mise en vigueur et que la transformation de la législation sur l’alcool est proposée. Entrons donc dans la voie des résolutions salutaires et hâtons-nous d’augmenter nos recettes en nous adressant à toutes les sources de nature à les alimenter.


RAPHAËL-GEORGES LEVY.