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de Dieulouard et de Hombourg-Haut se trouvent soit en pays annexé, soit sous les canons allemands ; le directeur, M. Gouvy, bien que grièvement blessé, a répondu présent, sur ce champ de bataille comme sur l’autre. Plus loin, des fers à dessins viennent lutter contre les produits similaires de Manstaed. — Les Forges de Douai (établissemens Arbel) présentent leurs wagons à déchargement automatique, leurs aciers moulés ou tréfilés. — Le Consortium des mines du bassin de Briey rassemble toutes les mines du bassin de Meurthe-et-Moselle, rappelant avec fierté qu’il est parvenu à produire, en 1913, 22 millions de tonnes dont 6 pour l’exportation en Allemagne et en Belgique. C’est devant ses tableaux que l’on comprend le mieux l’ardent désir qu’ont les Allemands de s’annexer ce bassin, si utile à l’approvisionnement de leurs industries de transformation, en Westphalie et ailleurs. Tout près du consortium des mines, le Comptoir métallurgique centralise la vente des fontes brutes disponibles sur la production des Hauts Fourneaux de Meurthe-et-Moselle. Et, parallèlement à ces deux institutions, fonctionne le Comptoir des Poutrelles, spécialisé dans la vente des profilés T et U de toutes les usines françaises. Nous sommes ici au centre même de la lutte industrielle. Ce comptoir agit en concurrence directe avec le Stahl-Verband de Dusseldorf ; sur les 400 000 tonnes de la production nationale en poutrelles, il en exporte 70 000. De toute évidence, en des années plus calmes, notre Foire d’échantillons va lui servir à développer sa puissance d’expansion. La progression de notre effort se marque déjà dans les graphiques du Comité des Forges de France, attestant que notre production nationale en acier passe de 2 millions de tonnes en 1904 à 4 635 000 tonnes en 1913.

L’électro-métallurgie marque aussi ses progrès ; elle expose ses fontes synthétiques (produits Keller-Leleux), les objets en aluminium de Froges et de la Société française, les aciers Girod. Les constructeurs de navires, le groupe français pour la fourniture du matériel de chemins de fer ont tenu à s’associer à notre entreprise. Il convient qu’à l’avenir l’Etat et nos compagnies de transports renoncent à enrichir l’ennemi de leurs commandes. Dès maintenant, ce groupement de toutes nos forces métallurgiques procure une impression d’activité et de puissance dont il est impossible de ne pas se réjouir. Peut-être dans l’avenir l’adaptation aux besoins de notre Foire se fera-t-elle