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roubles en 1903 à 1 milliard 520 millions en 1913 ; les importations s’élèvent, dans le même temps, de 681 millions à 1 milliard 374 millions de roubles. L’agriculture se développe rapidement depuis l’oukase de 1906 qui a permis au paysan de posséder sa terre. La misère diminue chaque jour ; les mesures prises contre l’alcoolisme la réduiront encore. Le marché russe tend à absorber de plus en plus les valeurs émises par l’Etat. Nul pays n’a de pareilles garanties d’avenir.

Or, sur les 1 374 millions de roubles que représente l’importation de 1913, l’Allemagne livre 652 millions, la France 57. L’Allemagne fournit 50 pour 100 des besoins de la Russie, la France 4 pour 100. Pour le commerce des plantes et fleurs, par exemple, nous exportions une valeur de 408 000 roubles, l’Allemagne fournissait pour 13 154 000 de roubles. Veut-on laisser subsister une telle situation ? L’Angleterre ne doit-elle pas se joindre à nous pour transformer de tels résultats ? Que deviendrait une amitié politique contrebattue par une telle action commerciale ? Même pour le tissu de soie et de mi-soie, l’Allemagne nous devance en Russie. La douane russe est, cependant, la même pour elle que pour nous ! Ici encore, tout est à reprendre, tout doit être organisé. Qu’attendent les grandes Commissions instituées pour diriger notre effort vers ce marché ami ? En vérité, les commerçans, russes et français, se connaissent trop peu. Il faut les mettre en contact, rapprocher, au moins, leurs représentans, leurs commissionnaires. N’est-ce pas encore le rôle d’une Foire d’échantillons ? Elle ne fera pas tout le nécessaire ; mais elle apportera sa collaboration, efficace et directe, à une œuvre qui ne peut plus être retardée.

On citerait encore bien des exemples. Les Etats-Unis ne pourraient-ils venir nous présenter leur matériel de transports, leurs machines spéciales, si variées, si souvent copiées par les Allemands, introduites en France à la faveur du traité de Francfort ? Dans un autre ordre de faits, ne devraient-ils pas nous soumettre ces objets ingénieux de fantaisie nés de l’imagination américaine, ces yankee-notions que l’Allemagne copiait aussi et nous offrait comme des produits de son invention ?

Nous voulons atteindre jusqu’à la Chine. — M. le docteur Legendre, médecin principal de l’armée coloniale qui doit, cette année même, partir une fois de plus pour l’Extrême-Orient à la