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quatre heures avec Mlle de Falmenberg ; les Crenay sont venues aussi ; Fanny et sa princesse ; les Zeppelin avec Henriette... Fanny m’a conté que les Montfort, que le prince Charles a vus à Stuttgart, n’ont pas seulement demandé des nouvelles de leur cousin et de leur tante, tandis que le roi de Wurtemberg s’informait de sa santé et le chargeait de le rappeler à elle...


Mardi 26 septembre.

... Ma sœur est partie avec sa vieille princesse, qui fondait en larmes et faisait à chacun des amitiés comme un dernier adieu, à cette pauvre Reine qu’elle aime tant, à ce beau pays, à nous tous ! M. de Mayenfisch a amené la princesse héréditaire samedi et est venu la reprendre lundi. La princesse Joséphine est partie à une heure, très triste aussi. Fahnenberg a à peine vu la Reine, qui était très faible et très mal. Au moment du départ, le Prince lui a dit qu’il ne pouvait l’accompagner à Constance, parce qu’il lui était défendu d’y aller. Effectivement, il venait de recevoir une lettre par laquelle on l’en prévenait. C’est pour lui une grande contrariété. C’était la seule distraction qu’il pût prendre. Ceci va le rejeter d’autant plus vers Maunbach. On a encore transporté la Reine dans son autre chambre ; mais elle est si faible que je crains bien que ce ne soit pour la dernière fois...

Je m’y suis trouvée quelques instans seule avec le Prince. Je lui ai conté les sottises dites en son absence sur M. Vaudrey, qui l’ont beaucoup fâché. Plus tard, nous trouvant ensemble dans le cabinet, il m’a priée d’ôter les clés du serre-bijoux, tout le monde couchant dans cette chambre. Il avait, le matin, fait porter les rentes chez Vincent. Cela prouve qu’il se fait peu d’illusions sur la situation de sa mère.


Fanny à sa sœur Laure.


Mardi soir 26 septembre.

Conneau, à tout ce qu’on lui demande, dit : très mal. Il est jaune de souci. Elle est tellement faible qu’on ne peut s’en faire une idée ; elle ne mange que quelques grains de raisin, quelques cuillerées d’eau et de vin et du thé de fleurs d’oranger. Elle divague par momens. Ou la Duches.se succombera dans