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En effet, c’est sur l’initiative de cette grande-duchesse qu’on organisa en Europe la première communauté de Sœurs de Charité des zélatrices de la Croix, précédant de deux ans la signature de la convention de Genève. En 1867, fut fondée la société russe de la Croix-Rouge par M. Kariel, médecin de Leurs Majestés, et sous leur haut patronage.

A cette époque, elle avait surtout pour but les soins à donner aux blessés et aux malades en temps de guerre, ainsi que le disent ses statuts ; mais un paragraphe de ceux-ci contient déjà en germe l’idée d’une activité plus large et assigne à la société le devoir de prêter son concours dans les sinistres publics en y consacrant les sommes recueillies à cet effet. Aussi développa-t-elle peu à peu l’étendue de ses services.

A l’instar des bateaux, on trouve dans ces wagons deux rangs de couchettes ; celles de dessus sont occupées par les infirmiers. Les trains ordinaires d’évacuation sont de deux sortes : trains formés de wagons sibériens, c’est-à-dire de wagons qui ne communiquent pas entre eux, — ils nécessitent un personnel infirmier moindre, et la surveillance s’y exerce plus facilement, — puis des trains composés de wagons reliés par un couloir de circulation. Grâce à un ingénieux système de plates-formes, l’entrée est aménagée de telle sorte que la civière sur laquelle est posé le blessé peut être glissée dans le wagon sans qu’il y ait pour lui aucune secousse ni heurt. Depuis le début de la guerre, de nombreuses jeunes filles de seize à dix-sept ans assurent le service de ces convois.

Une innovation, très appréciée par les soldats, est celle des trains-bains qui viennent sur le front, c’est-à-dire à quelques kilomètres des secondes lignes, et apportent, chacun, par jour, les bains pour 1 500 hommes. Ils se composent d’une série de quinze wagons ; le premier est aménagé dans le genre des cabines au bord de la mer : une palissade divise le wagon en compartimens, qui contiennent chacun un siège et au-dessus une planche pour les vêtemens. Ce n’est pas le bain tel que nous le comprenons en France, mais en réalité un bain de vapeur que l’on offre aux soldats.

Le premier wagon est chauffé à une température de 25 à 30 degrés, le second wagon à 40 degrés, la température des suivans monte graduellement jusqu’à 100 degrés et même 125 degrés. Il y a une salle de séchage et par un système spécial