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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




Les événemens d’ordre politique, et d’une portée historique, qui ont marqué la fin de la quinzaine précédente, et que nous n’avons pu qu’annoncer, en post-scriptum, dans notre dernière chronique, la déclaration de guerre de l’Italie à l’Allemagne, l’intervention de la Roumanie, ont d’abord, pendant quelques jours, relégué un peu dans l’ombre les opérations militaires, au milieu desquelles elles ont fait comme une coupure, entre une période de recueillement et une période de préparation. Puis ces opérations se sont ravivées, et, par une conséquence nécessaire des événemens diplomatiques eux-mêmes, un nouveau front s’est constitué, ou plutôt deux nouveaux fronts, l’un tourné vers le Nord, encerclant les Carpathes et les Alpes de Transylvanie, l’autre vers le Sud, sur le Danube inférieur.

Regardons premièrement le front occidental, front anglo-français, en Picardie, au Nord et au Sud de la Somme. C’est le dimanche 3 septembre qu’après une accalmie, troublée seulement par un bombardement intense et continu, il s’est réveillé en pleine activité de jour et de nuit. En soixante-douze heures, malgré le mauvais temps, qui gênait le tir de l’artillerie en voilant les objectifs, et la marche de l’infanterie en détrempant un sol déjà naturellement glissant, d’importans résultats ont été acquis. Nous avons arraché aux Allemands plusieurs villages qu’ils tenaient en servitude depuis deux ans, et porté ainsi à une trentaine le nombre des communes de cette région libérées enfin et rendues à la vie française. Plus de 7 000 prisonniers ont été faits à l’ennemi, à qui nous avons enlevé en outre 36 canons, dont 28 pièces lourdes, sans compter un très grand nombre de mitrailleuses et une très grande quantité de munitions ou d’approvisionnemens. Par leurs progrès les plus récens vers Ginchy et à l’Est de Guillemont,