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interdit le débouché du village. En vain se ruent-ils contre cette batterie, le 3 et le 4 juin, avec des forces sans cesse accrues : ils ne parviennent pas à y entrer. Plus heureuse encore que celle de R1, sa défense se prolongera jusqu’au 2 juillet. Encore, le 2 juillet, l’ennemi en sera-t-il immédiatement chassé et n’y rentrera-t-ii, pour y tenir, que le 10.

Ainsi le mouvement destiné à l’enveloppement du fort a-t-il été entravé à droite et à gauche par des défenses accessoires qui n’ont pu sauver le fort, mais qui, même après sa perte, ont ralenti la marche ennemie.

La belle défense de la batterie de Damloup a été soutenue par des unités réduites, n’ayant que leurs vivres de réserve, souffrant du manque d’eau et privées de tout repos, de tout sommeil. Il semblait que la brusque perte de Damloup rendît la position presque intenable. Mais y a-t-il une position intenable pour une troupe décidée ? Le fort de Vaux va nous révéler de nouvelles puissances d’endurance.


HENRY BORDEAUX.