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13 millions de livres pour le second semestre de l’exercice en cours, 47 millions pour un exercice complet.

Voici enfin le budget d’avril 1916 : M. Mackenna raidit d’abord l’échelle de tarification des revenus « gagnés, » puis il introduit la progression dans celle des revenus « non gagnés, » le tarif supérieur (considéré comme normal) de 5 shillings (25 pour 100) devant s’appliquer à partir de 2 500 livres dans la premier cas et à partir de 2 000 livres dans le second ; le surplus escompté s’élève à 43 millions et demi de livres.

L’élévation des tarifs, tels qu’ils résultent de ce dernier budget, est extrême. Le tarif minimum (revenus de moins de 300 livres ou 7 500 francs) est, sous réserves des dégrèvemens à la base, de 27 pence ou 11 pour 100 pour les revenus gagnés et de 36 pence ou 15 pour 100 pour les autres. Un revenu de 2 001 livres (50 025 francs) paie 4 shillings et 4 pence, soit 21 pour 100, s’il est « gagné, » sinon 5 shillings, soit 25 pour 100. Un revenu de 5 001 livres (125 025 francs) paie 5 shillings, soit 25 pour 100, plus 9 pence ou 4 pour 100 sur ce qui dépasse 3 000 livres. Enfin, un revenu de plus de 10 000 livres (250 000 francs) paie de même 5 shillings ou 25 pour 100, plus 3 shillings et demi ou 17 et demi pour 100 sur ce qui dépasse 3 000 livres : c’est le tarif maximum.

Si les deux premières surcharges de l’income tax ont été somme toute bien accueillies par les « intéressés, » il n’en est pas de même de la dernière (budget d’avril 1916), qui a provoqué beaucoup d’objections. On se plaint d’abord de la hauteur démesurée des taux de taxation : les gros revenus sont frappés jusqu’à 40 pour 100 et davantage, et à l’autre extrémité de l’échelle le sacrifice imposé aux petits revenus fixes, ceux des retraités, des veuves, est excessivement lourd. D’autre part, l’extrême complexité du système cause de graves difficultés au fisc comme au contribuable. La progressivité de tarification, appliquée d’abord aux « supertaxés, » puis aux revenus « gagnés, » l’est dorénavant en outre aux revenus « non gagnés, » elle est générale, comme est aussi par conséquent l’obligation de la déclaration globale : l’évolution radicale de l’income tax, commencée en 1907, se termine en pleine guerre. Mais comment cette progressivité des taux se conciliera-t-elle avec la pratique de la retenue « à la source ? » Pour tous les revenus « non gagnés, » le fisc retient l’impôt « à la source »