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Plusieurs emprunts ont vu le jour. Chaque émission a été faite à peu près simultanément en Autriche et en Hongrie. On sait que les finances de la Cisleîthanie et de la Transleithanie sont entièrement séparées les unes des autres ; il existe des rentes autrichiennes et des rentes hongroises. A la fin de 1914, la Hongrie a émis une rente 6 pour 100, non remboursable avant le 1er novembre 1920, et l’Autriche des Bons 5 1/2 pour 100 remboursables en 1920, l’une et les autres au cours de 97 1/2 pour 100. Une seconde opération, au mois de mai 1915, a porté sur des Bons autrichiens à dix ans d’échéance offerts à 95 1/4, et sur des rentes hongroises : pour celles-ci, les souscripteurs avaient le choix entre un fonds 6 pour 100 et un fonds 5 1/2 offert à 90,80 pour 100.

Nous manquons de données précises sur les résultats de ces opérations et de celles qui les ont suivies, A diverses reprises, des tentatives ont été faites pour obtenir que l’Allemagne fournît des ressources à l’Autriche-Hongrie, comme elle en a procuré à la Turquie et à Ia Bulgarie. Cette dernière Puissance a contracté un emprunt à Berlin, à la veille de son entrée en campagne. Des envois d’or ont été faits à Constantinople au vu et au su de l’Europe.


VI. — CONCLUSION

Nous avons exposé dans leurs grandes lignes les opérations de crédit conclues depuis le début de la guerre par les principaux belligérans. Dès aujourd’hui, la Dette de chacun d’eux se trouve augmentée dans une proportion qui dépasse ce que l’imagination la plus audacieuse aurait pu rêver. A la fin de 1916, la France aura doublé sa dette consolidée, qui a passé à une cinquantaine de milliards, et contracté une dette flottante égale à la moitié de cette somme.

En Angleterre, nous trouvons des chiffres à peu près semblables. La Dette consolidée a plus que doublé, et la Dette flottante dépasse la moitié de la première. En Russie et en Italie, l’accélération a été moins rapide, mais elle n’en est pas moins considérable : chacune de ces Puissances a augmenté d’au moins 50 pour 100 ses engagemens antérieurs à la guerre. Quant à l’empire allemand, il a, de son propre aveu, décuplé sa Dette :