Dans ces dessins d’enfantine cosmographie qui, au temps des premiers Pharaons, se faisaient à Memphis, le ciel était figuré par une voûte sphérique à laquelle des fils suspendaient les étoiles, et, sous les différens pays de la terre, naïvement tracés en couleurs, une partie ombrée en noir, qui descendait jusqu’au bas de la feuille de papyrus, s’appelait : base du monde. Au fond de leurs esprits dégagés plus fraîchement que les nôtres de la matière originelle, ne se demandaient-ils pas déjà, ces hommes aux intuitions merveilleuses, ne se demandaient-ils pas ce qu’il pouvait bien y avoir plus haut, plus haut, au-dessus de la voûte bleue où les étoiles s’accrochaient ? L’infini, l’inconcevable infini dont nos âmes sont maintenant obsédées, est-ce qu’ils commençaient d’en pressentir l’épouvante ?
Et, pour eux, sur quelle autre chose, plus stable encore, cette base du monde posait-elle ? Est-ce qu’il leur venait à l’idée de se demander : en dessous, encore plus en dessous, que trouverait-on bien ? Alors, toujours, toujours, des couches plus profondes, se soutenant les unes les autres ? Et ainsi de suite indéfiniment ? Ou bien, qui sait… du vide ? Mais alors, comment ces bases tiendraient-elles, car le vide, c’est du néant où tout tombe ?…
Hélas ! oui, à présent nous le savons, nous que la