réponse, en date du 4 mai, et de l’acte pris de la dite réponse par le gouvernement américain, dans sa réplique du 8 mai. Le Président Wilson avait dit, le 18 avril : « S’il est toujours dans l’intention du gouvernement impérial de faire, au moyen de ses sous-marins, indistinctement, contre les navires de commerce, une guerre implacable sans aucun égard pour ce que le gouvernement considère comme des règles incontestables et sacrées du droit des gens et comme des obligations impératives d’humanité universellement reconnues, le gouvernement des États-Unis sera enfin forcé d’arriver à cette conclusion, qu’il n’aura qu’une ligne de conduite à tenir. A moins que l’Allemagne ne déclare maintenant, et ne donne immédiatement effet à cette déclaration, qu’elle abandonne ses procédés actuels de guerre sous-marine contre les navires transportant des cargaisons et des passagers, les États-Unis n’auront pas d’autre alternative que de rompre les relations diplomatiques. » Ainsi le gouvernement impérial était dûment averti. Il s’inclina. « Le gouvernement allemand, répondit-il assez platement le 4 mai, est disposé à faire tout son possible pour limiter ses opérations de guerre pendant le reste de la durée des hostilités à la lutte contre les forces belligérantes et à assurer de cette manière la libre circulation sur les mers, principe sur lequel le susdit gouvernement croit être maintenant comme auparavant, en accord avec le gouvernement des États-Unis. » Dont acte, répliqua aussitôt, le 8 mai, le secrétaire d’État américain, M. Lansing. Et comme la Chancellerie avait insinué : « Les neutres ne peuvent pas s’attendre à ce que l’Allemagne, obligée de combattre pour son existence, aille, par égard à leurs intérêts, limiter l’emploi d’une arme efficace, au cas où on laisserait son ennemi continuer l’application de procédés de guerre transgressant les règles du droit des gens, » M. Lansing s’était nettement refusé à confondre les espèces, avait catégoriquement prononcé la disjonction. « Afin d’éviter un malentendu, le gouvernement des États-Unis notifie au gouvernement impérial qu’il ne peut une seule minute admettre et encore moins discuter l’idée que le respect par les autorités navales allemandes des droits des citoyens des États-Unis en haute mer dépende en aucune façon et au moindre degré d’une conduite d’un autre gouvernement à l’égard des droits des neutres et des non-combattans. De telles affaires sont séparées et non collectives, absolues et non relatives. »
Les choses étant ainsi réglées, les positions réciproques ainsi prises, neuf mois plus tard, le 31 janvier 1917, l’ambassadeur d’Allemagne à Washington, le comte Bernstorff, remet au secrétaire d’État