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L’OFFENSIVE DE BROUSSILOFF
(JUIN-SEPTEMBRE 1916]

Le 15 mai 1916, les Autrichiens avaient pris l’offensive avec dix-huit divisions sur le front du Trentin, entre l’Adige et la Brenta. Le 21 mai, le Corriere della Sera publiait un article, « l’Heure de l’action unique, » qui est un appel à la Russie : « Les Russes ont contribué incontestablement à la victoire de la Marne en se jetant avec les troupes de Rennenkampf sur la Prusse Orientale avant l’heure où ils y étaient attendus. Nous avons puissamment contribué à alléger la terrible pression austro-allemande sur les Russes en entrant en lice à un des momens les plus critiques pour les opérations militaires de l’Entente. Et encore en octobre et en novembre, tandis que l’offensive se déchaînait furieuse contre Riga et Dvinsk, nous n’avons pas hésité à donner tête baissée, sans calculer ni épargner, contre les retranchemens de Goritz et du Carso… Si, maintenant, la Russie décide d’accélérer son action et de se porter en avant, le plan austro-allemand peut être éventé. »

Le 30, les Autrichiens enlevaient Arsiero et Asiago. Le 2 juin, un bulletin italien constatait que l’ennemi n’était plus séparé de la plaine que par une barrière montagneuse, d’ailleurs solide et bien armée. À ce moment-là même, le canon russe commençait à gronder d’une façon menaçante sur le front autrichien. Le 4 juin, le correspondant du Berliner Tageblatt auprès des armées impériales et royales écrivait : « Trois semaines après le commencement de l’offensive