marais, dans les roseaux, sous la pluie. A Svidniki, les Saxons sont moins heureux. Pris par des feux de flanc de mitrailleuses, non seulement ils ne peuvent pas déboucher, mais ils doivent évacuer la partie Sud du village. Il est repris au soir, mais une nouvelle attaque russe le reprend et repousse en même temps les Westphaliens. Les deux régiments allemands luttent épuisés, contre tout un corps russe, sous un orage dont les éclairs se mêlent aux éclatemens. Cependant, il faut reprendre Svidniki à tout prix. De nouveaux régimens, allemands et autrichiens, sont amenés de Kovel, et le 18 le village est reconquis : opéra-lion difficile dans cette région où les marais empêchent l’infanterie de se déployer, diminuent l’efficacité de l’artillerie, et où aucun couvert ne favorise les approches. Cependant, les Westphaliens, débouchant de Novi Mosor, reprennent aussi Boguszowka. Les Russes, ainsi refoulés sur la chaussée et à gauche, essaient une contre-offensive à la droite, par Emelin. Puis la bataille se dissout lentement en combats isolés, en engagemens de patrouilles.
Le 21 juin, des troupes composées cette fois d’Allemands du Sud recommencent la bataille en attaquant la droite russe, à 5 kilomètres environ à droite de la chaussée, vers Mylsk et poussant vers Sokul à travers le marais, ayant de l’eau jusqu’à la poitrine. Mais plus près du centre, à mi-chemin de Mylsk et de la chaussée, le village de Linievka, fortifié par les Russes, reste en saillant et résiste, entouré de trois côtés et pourtant inabordable. Ce n’est que le 27 juin que les Westphaliens du colonel Hœfer arrivent à s’en emparer, au prix de lourds sacrifices. Les pertes sont lourdes de part et d’autre. Du côté russe, le 22e régiment sibérien a souffert au point qu’il doit être fondu avec le 23e. De leur côté, les Allemands doivent arrêter le combat pour laisser reposer leurs troupes. Ils ne reprennent l’offensive que le 2 juillet, toujours par leur gauche contre la droite russe, en partant de la ligne Linievka-Mylsk en marchant au Sud, sur Emelin, puis sur Perespa.
3° Sur la Turia. Les Russes après avoir dépassé Kiselin sont arrivés, comme nous avons vu, à une dizaine de kilomètres dans le Nord-Ouest de ce bourg, sur le front Lejakhow-Makovitchi. Là ils ont été arrêtés par les renforts allemands. Les témoignages ennemis nous disent que ces renforts étaient principalement composés de troupes de la Basse-Saxe. Il n’a pas été