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solide et durable les relations de bonne intelligence qui ont subsisté entre les deux États, sont convenus à cette fin de renouveler le traité d’amitié et de commerce conclu à La Haye, le 10 septembre 1785, entre les deux Puissances, pour le terme de dix ans. » Mais l’Allemagne n’invoque que l’article 23. Il y en a d’autres. Il y a surtout l’article 15 qu’elle eût été sage de méditer: « Pour prévenir... tout désordre ou violence, si les bâtimens de la partie neutre, naviguant sans convoi, sont rencontrés par un vaisseau d’État ou corsaire de l’autre partie, ce dernier ne pourra envoyer que deux ou trois hommes à bord du bâtiment neutre, pour examiner ses passeports et autres papiers. Toute personne appartenant à un vaisseau de guerre, soit vaisseau d’État, soit corsaire, qui offenserait d’une manière quelconque les équipages ou endommagerait les vaisseaux ou effets de l’autre partie sera responsable, corps et biens, des dommages et intérêts. » Et il y a encore l’article 24, qui s’offre aux réflexions de l’Allemagne impériale : « Pour prévenir le dépérissement auquel seraient exposés les prisonniers de guerre, si on les transportait dans des pays éloignés et rigoureux, ou s’ils étaient accumulés dans des lieux fermés et malsains, les deux parties contractantes s’engagent solennellement, devant l’univers, à ne prendre aucune mesure de ce genre. »

Il y avait enfin l’article 19, où il était dit : « Cependant, en conséquence des traités subsistans entre les États-Unis et la Grande-Bretagne, aucun bâtiment qui aura fait une prise sur des sujets de cette dernière Puissance ne sera en droit de se réfugier dans les ports des États-Unis. S’il y est poussé par la tempête ou par un accident de mer, il devra remettre à la voile le plus tôt possible. » Mais cet article a été abrogé par l’article 12 du « Traité de commerce et de navigation entre la Prusse et les États-Unis d’Amérique, signé le 1er mai 1828,  » autre résurrection de la Chancellerie. Celui-là, qui serait sans grand intérêt, s’il ne contenait quelques dispositions, relatives aux conditions du blocus, dont l’Allemagne espérerait éventuellement se servir, il est probable qu’elle n’a voulu le faire revivre qu’à cause de l’article 12, qui lui-même faisait revivre les clauses favorables des traités de 1785 et de 1799, et qui en effaçait les autres : « L’article 12 du Traité d’amitié et de commerce conclu entre les Parties en 1785 et les articles 13 et suivans, jusqu’à l’article 24, inclusivement, du Traité conclu à Berlin en 1799, en en exceptant le dernier paragraphe de l’article 19 touchant les traités avec la Grande-Bretagne, sont remis en vigueur et auront la même force et valeur