Le problème de l’organisation de nos transports maritimes se pose aujourd’hui avec une exceptionnelle gravité. Il n’est pas seulement d’un intérêt immédiat : il ne suffit pas de savoir, en présence du développement donné à la campagne sous-marine allemande, comment nous assurerons notre ravitaillement au cours des hostilités. La question dépasse les cadres de la conflagration européenne ; elle se posera surtout lorsqu’il s’agira de jouir des bienfaits d’une victoire chèrement payée, en utilisant les routes commerciales du monde. Quand le « feu des guerres s’en ira éteint, » ainsi que disaient nos vieux chroniqueurs, et que les sous-marins ennemis auront purgé les saines profondeurs de l’Océan de leurs coques sournoises, n’y laissant que leur sillage d’opprobre et de barbarie, alors s’ouvrira une ère de calme et de soulagement dont profiteront les navires. Ceux-ci, avides d’accaparer les débouchés qui s’offriront à eux, connaîtront une activité sans précédent.
Songeons, en effet, aux besoins qu’il faudra satisfaire, par