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permettraient de demeurer ; mais, au contraire, on ne pouvait le rencontrer que dans le vaste établissement de la Hamburg Amerika Linie, lequel ressemblait à une ruche bourdonnante, rempli de gens affairés, avec ses portes battant continuellement et le tic-tac des machines à écrire. »

Le correspondant du Berlingske Tidende nous conte son entrevue et nous apprend que la Hamburg America Linie construit actuellement le Bismarck, le plus grand paquebot connu, qui atteint 56 000 tonneaux ; le vapeur à turbines Tirpitz, d’environ 30 000 tonneaux, et trois autres vapeurs de 22 000 tonneaux. Herr Ballin a, en outre, ajouté :

« Nous n’avons pas moins de neuf vapeurs en cours de construction au chantier Vulcan, à Brème, et quatre de ces bâtimens, ayant chacun une portée en lourd de 18 000 tonnes, seront les plus grands cargos du monde. Il y a quelques jours, nous avons passé aux chantiers de Flensburg, où se trouvent déjà trois grands cargos mixtes en construction pour notre compte, la commande de deux bâtimens de 13 000 tonnes. Deux cargo-boats de 17 000 tonnes, destinés au trafic du canal de Panama, sont construits pour notre compte par Texklenburg, de Gestmünde.

« La Hamburg-Sudamerikanische fait construire le Cap-Polonio, sister-ship considérablement perfectionné du Cap Trafalgar. Le Norddeutscher Lloyd a mis sur cale à Dantzig deux grands vapeurs rapides, le Columbus et l’Hindenburg, de 35 000 tonneaux, ainsi que le Munchen et le Zeppelin de 16 000 tonneaux chacun, et douze bâtimens d’environ 12 000 tonneaux. L’Afrika Linie fait construire six vapeurs, la Hansa huit et la Kosmos dix, dont les caractéristiques varient entre 9 000 et 13 000 tonneaux.

« Ces chiffres, même s’ils sont incomplets, — car je n’ai pas en mains les détails concernant les nouvelles constructions des autres Compagnies, — prouveront que ceux qui sont intéressés dans la marine marchande n’ont pas l’intention de se croiser les mains sur les genoux après la guerre. Nous savons, en effet, que nous aurons peut-être à soutenir une guerre économique acharnée, lorsque les Compagnies maritimes de nos ennemis d’aujourd’hui s’allieront pour nous combattre. »

Il entre, sans doute, un certain bluff dans les déclarations de l’ami personnel du Kaiser, du grand directeur allemand