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Page:Revue des Deux Mondes - 1917 - tome 40.djvu/161

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Le terrain houiller, tant par son aspect caractéristique que par sa valeur marchande, est peut être celui de tous qui a eu le moins de chances de passer inaperçu lorsqu’il existait à la surface. On ne peut espérer le trouver, avec une vaste extension, en dehors des bassins déjà connus, que lorsqu’il est masqué au jour par un manteau, par un recouvrement de terrains plus récens. C’est de cette manière, par exemple, qu’ont été obtenus les grands succès récens en Belgique, en Hollande, en Allemagne, par des sondages traversant le crétacé ou le tertiaire. C’est ainsi également qu’on a reconnu en France le houiller souterrain de la Lorraine ou de la plaine de Lyon. Mais, en règle générale, on n’explore guère par ce moyen coûteux que le prolongement plus ou moins direct de bassins houillers déjà visibles et exploités ; nous n’en sommes pas encore à la période, qui viendra un jour, où les gouvernemens entreprendront l’exploration méthodique du sous-sol primaire et de ses richesses cachées sous les grandes cuvettes de sédimens stériles, telles que le bassin de Paris et celui de la Garonne, ou, en Espagne, les plaines de la Manche, les vallées de l’Èbre et du Guadalquivir. Etant donnée la disposition des bassins houillers espagnols, on n’aperçoit guère qu’une région où des recherches par extension directe soient indiquées : c’est le bassin des Asturies dont je vais reparler. Ailleurs, aucune campagne de sondages ne s’impose avec des chances sérieuses de réussite. Les petits bassins houillers des provinces de Cordoue, Jaen, Ciudad Real et Badajoz pourront être l’objet d’affaires financières brillantes et de trouvailles limitées qui doubleront, tripleront leur tonnage : ils ne donneront jamais lieu à une révélation sensationnelle de nature à transformer l’aspect sous lequel nous apparaît l’industrie houillère espagnole. Ce sont les équivalens de nos bassins de la France Centrale, remplissage d’anciens lacs limités, simples poches appelées à se vider dans un temps restreint.

J’ajoute que, si l’on envisage l’industrie minière espagnole d’un point de vue français, c’est encore le bassin des Asturies qui appelle notre attention : les autres bassins houillers n’étant intéressans pour nous que par une rémunération possible apportée à nos capitaux.

Ce n’est pas ici le lieu d’étudier techniquement ce bassin compliqué des Asturies, et je ne voudrais pas, en signalant sa