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LES
ARMÉES DE LA RÉVOLUTION
ET LA DISCIPLINE


« Il faut que dans une armée règne le plus parfait despotisme. »
(GEORGE WASHINGTON.)


« C’est la discipline qui fait la gloire du soldat et la force des armées, écrivait Carnot. Elle est le gage le plus assuré de la victoire. C’est par elle que toutes les volontés se réunissent en une seule, que toutes les forces partielles concourent à un but unique. »

Plus simplement, Napoléon devait écrire de son côté, le 18 mai 1807 : « Ce n’est pas le nombre des soldats qui fait la force des armées, mais leur fidélité et leurs bonnes dispositions. » On le verra d’ailleurs au cours de sa carrière répéter dans cent lettres, et répéter encore à ses confidens, — de Mombello, en 1798, à Sainte-Hélène, à la veille de sa mort, — que « la discipline est la première qualité du soldat, la valeur n’étant que la seconde. »

Il le savait de reste, ayant expérimenté dans vingt campagnes et cent combats ce que peuvent des soldats valeureux, tant qu’ils sont tenus par le respect des ordres, ce qu’ils cessent de pouvoir dès que se relâche chez eux l’obéissance aux ordres. Mais déjà le capitaine Bonaparte, comme le capitaine Carnot, avait pu se faire sur ce point une conviction arrêtée : le