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ESQUISSES CONTEMPORAINES

ALBERT DE MUN

II. [1]
L’ŒUVRE DE DÉFENSE RELIGIEUSE ET DE DÉFENSE NATIONALE

Le sceau du christianisme a, pour les desseins divins, frappé notre nation, dans son berceau, d’une marque ineffaçable, qui la distingue entre toutes les nations, et qu’elle a, durant quatorze siècles, portée sur tous les chemins de sa merveilleuse épopée, des champs de Tolbiac aux plaines de Patay, depuis la conversion d’Henri IV jusqu’à la grande réconciliation du Concordat, étonnant le monde au penchant des abîmes, par des sursauts libérateurs qui, toujours, quelles que fussent ses épreuves ou ses fautes, la ramenaient, pleine de vie, vers ses destins providentiels.

Cela, c’est le miracle français[2].


C’est en 1907, à Bordeaux, en réponse à un discours où M. Clemenceau, à Amiens, évoquait, après Renan, le miracle grec, qu’Albert de Mun prononçait ces paroles véritablement prophétiques. Depuis cinq ans, menacé d’une angine de poitrine, il avait dû, sur l’ordre formel des médecins, renoncer à

  1. Voyez la Revue du 15 octobre.
  2. Combats d’hier et d’aujourd’hui (Lethielleux), t. II, p. 178.