Dans les premiers jours du mois de juin 1917, M, Jonnart, ancien gouverneur général de l’Algérie, ancien ministre des Travaux publics et des Affaires étrangères, partait pour la Grèce en qualité de Haut-Commissaire des Puissances protectrices. Il arrivait à Athènes et, quelques jours à peine après son arrivée, on apprenait qu’il avait adressé au roi Constantin un ultimatum catégorique ; vingt-quatre heures plus tard, Constantin avait abdiqué, et, le surlendemain, il quittait la Grèce.
Cette heureuse nouvelle provoqua chez les Alliés une immense satisfaction. Deux semaines se passèrent : M. Venizelos, le grand homme d’État hellène, reparaissait dans la capitale grecque et reprenait le pouvoir ; l’unité du royaume était restaurée ; notre armée d’Orient était délivrée du péril qui l’avait menacée ; la Grèce était rentrée dans les voies de l’Entente d’où on n’aurait jamais dû la laisser sortir.
Cette double opération s’était faite avec une extrême rapidité, sans qu’un coup de fusil eût été tiré, sans qu’une goutte de sang eût été versée. Enfin l’Entente obtenait un succès