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Page:Revue des Deux Mondes - 1918 - tome 43.djvu/111

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LOUIS-PHILIPPE [1]
AVANT 1830
LETTRES INÉDITES


I. — LE DUC D’ORLÉANS EN EXIL

Après les souvenirs d’une carrière militaire si glorieuse et si tristement brisée se présentent à l’esprit du prince exilé d’autres images moins brillantes. Son existence a été, non point inactive, mais obscure et errante pendant quelques années ; très pauvre dans les premiers temps. Sa sœur et lui ont imploré en vain le secours de leur proche parent Hercule III d’Este, duc de Modène, que d’ailleurs les armées françaises dépouilleront bientôt de son duché. Hercule III n’a pas daigné répondre. Sous de faux noms, ils ont erré en Suisse, évitant les espions de la Convention et aussi les émigrés ; reconnus parfois et aidés par de fidèles amis, tels que M. Hottinguer, à Zurich.

Avec beaucoup de peine, il a trouvé un asile pour sa sœur. La princesse de Conti est à Fribourg ; elle consent à s’occuper de sa nièce, mais non à la recevoir chez elle : le nom qu’elle porte est trop peu aimé de tout ce qui entoure la princesse de Conti. Elle envoie la comtesse de Pont-Saint-Maurice à Bremgarten, pour accompagner Madame Adélaïde et l’installer près de Fribourg, à Sainte-Claire, couvent cloîtré. Plus tard, elle l’emmènera avec elle en Hongrie[2].

  1. Voyez la Revue du 15 décembre 1917.
  2. Les descendans de M. Hottinguer possèdent et ont bien voulu me permettre de consulter une précieuse collection de lettres pleines de renseignemens sur le séjour en Suisse du futur Roi des Français.