Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1918 - tome 43.djvu/414

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les circonstances présentes. Il partira, prochainement pour la Suisse, ainsi que ses frères, le prince André et le prince Christophore.

Le 24 juin, M. Jonnart remet à M. Zaïmis la note officielle demandant la convocation de la Chambre du 31 mai 1915. « Sa dissolution, dit la note, n’est conforme ni à l’esprit de la Constitution, ni aux principes fondamentaux du régime parlementaire, en vigueur depuis l’établissement de la dynastie régnante. Les événemens qui ont précédé et déterminé le vote de la Constitution de 1864, ainsi que l’application de cette Constitution durant de longues années, excluent toute interprétation qui tendrait implicitement à accorder à la Couronne le droit de disposer à son gré des destinées du peuple. » Le Haut-Commissaire réclame en conséquence la réunion de cette Chambre, qui « seule est considérée par les Puissances garantes comme régulièrement élue. »

En réponse a cette note, M. Zaïmis fait savoir à M. Jonnart qu’il est prêt à remettre au roi Alexandre la démission du cabinet. Le Haut-Commissaire lui adresse une lettre pour le remercier « de son loyal concours, du patriotisme éclairé dont il s’est inspiré dans des circonstances difficiles. » M. Zaïmis approuve toutes les dispositions prises par le commandement français, d’accord avec M. Venizelos, pour garantir l’ordre dans la capitale, le jour où le nouveau ministère entrera en fonctions. Quelques contingens français, aidés de quatre cents gendarmes crétois arrivés de Salonique, seront chargés de ce soin.

Le 26 juin, au soir, M. Venizelos réunit autour de lui ses collaborateurs et constitue ainsi son cabinet : M. Venizelos, président du Conseil, ministre de la Guerre ; M. Politis, ministre des Affaires étrangères ; M. Repoulis, ministre de l’Intérieur ; M. Dingas, ministre des Cultes et de l’Instruction publique ; M. Michalacopoulos, ministre des Finances ; M. Spyridis, ministre de l’Économie nationale ; M. Papanastasiou, ministre des Communications ; M. Tsirimokos, ministre de la Justice ; M. Coundouriotis, ministre de la Marine ; M. Negropontis, ministre de l’Agriculture et du Domaine ; M. Simos, ministre de l’Assistance ; M. Empiricos, ministre du Ravitaillement.

A huit heures du soir, M. Robert David se rend au palais et donne cette liste au comte Mercati, maréchal de la cour, qui la