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Vermandovilliers à droite, avec des forces que l’ennemi évalua à 17 divisions. Sous le choc, les Allemands avouent qu’une de leurs divisions immédiatement au Nord de la Somme (entre Hardecourt et Ham) fléchit sur un front de 3 kilomètres et se retira sur une seconde ligne située à 800 mètres. La gauche française se trouva ainsi avancée vers l’Est jusqu’au ravin où court le petit chemin de fer de Combles à Cléry. A l’extrémité Est du village de Ham, la ferme de Monacu, enlevée par les Français, fut reprise par une contre-attaque.

Au Sud de la Somme, la tactique naturelle des Français, serrés dans le coude de la rivière, était de se faire jour au Sud-Est, en direction générale de Nesle, ce qui aurait eu pour effet d’inquiéter gravement les arrières des Allemands avancés plus au Sud dans le saillant de Roye. Ainsi, au moment où nous sommes, la bataille s’oriente sur trois axes d’attaques : au Nord-Est, en direction de Bapaume ; à l’Est, en direction de Péronne ; au Sud-Est, en direction de Nesle. Laquelle de ces directions devait être la principale, nous ne sommes pas en mesure de le dire. Il semble en particulier que l’importance qu’on accordait aux opérations de la droite, en direction de Nesle, ait beaucoup varié au cours de la bataille. Des actions projetées de ce côté n’ont jamais été exécutées. La plupart du temps, cette aile droite a été réduite à ses propres ressources et a agi sans dotation particulière. Elle a ainsi exécuté une série d’opérations brillantes, mais qui ont peu modifié les résultats généraux de la bataille.

Cette aile droite était arrêtée dans sa marche vers le Sud-Est par une forte ligne de résistance, qui appuyait son extrémité à l’Est, vers la Somme, à ce nid de Barleux, tassé et invisible dans son trou ; puis qui revenait par Soyécourt vers Chaulnes. Les Français étaient arrivés le 2 juillet devant Barleux. La garnison allemande tenait la couronne de hauteurs qui enveloppe le village. Elle fut violemment attaquée le 3. D’après un intéressant récit de Max Osborn dans la Gazette de Voss du 11 août, des noyaux de troupes coloniales, composés de Français, menaient l’assaut et jouaient le rôle des Stosstruppen dans l’armée allemande. Ces élémens d’élite entraînaient la masse des troupes noires, qui étaient elles-mêmes suivies par des unités du Nord de la France.

Un second assaut eut lieu le 9. Après une préparation