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l’offensive le 16, en même temps que les Français attaquaient entre Guillemont et Mauropas. Elles se portèrent sur Guillemont sans succès ; le 18, une nouvelle attaque leur donna les abords du village. Mais elles ne devaient l’emporter que le 3 septembre, dans la grande attaque combinée qui ouvre la troisième phase de la bataille.


IX

A la fin d’août, la situation était la suivante : au Nord, les troupes britanniques, avançant du bois Delville sur Ginchy, étaient à mi-chemin de ce village ; en continuant vers le Sud, le front passait entre le bois des Trônes et Guillemont ; puis, continuant au Sud-Est, il descendait dans la grande étoile de ravins au fond de laquelle se trouve un petit bois. Ce bois avait été enlevé dans le courant d’août par les troupes françaises, qui y avaient trouvé un certain nombre de pièces de 77 ; puis ce bois avait passé du secteur français au secteur anglais, la limite des deux armées étant désormais au petit chemin de fer de Péronne à Combles.

Telle était la situation quand fut déclenchée, à la fois par l’armée anglaise et par l’armée française, l’attaque générale du 3 septembre. Nos alliés avaient a (Taire, depuis le nord de Ginchy jusqu’à l’Ouest de Combles, à la 3e division allemande. Cette division travaillait fiévreusement, depuis le 25 août, à se faire un front défendable ; elle y employait, outre sa compagnie de pionniers réglementaires, trois compagnies supplémentaires, pionniers et travailleurs. Cette 3e division formait elle-même la gauche du groupement Kirchbach. La droite, de Ginchy au bois des Foureaux, était formée par la 56e. La 24e de réserve était en réserve.

L’attaque du 3, rendue possible par les progrès partiels accomplis en août, fut préparée dans les deux premiers jours de septembre ; l’assaut fut donné le 3, à midi, depuis Hamel jusqu’à l’extrême droite. Le résultat le plus complet de la journée fut la prise de Guillemont. Les Irlandais enlevèrent d’un élan les tranchées en avant du village, puis, après un léger arrêt de leur droite, commencèrent la conquête des îlots, sous le feu des mitrailleuses qui tiraient des hauteurs de Ginchy. Le centre du village, un carrefour de trois chemins, avait été