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Page:Revue des Deux Mondes - 1918 - tome 45.djvu/549

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LE NOUVEAU JAPON

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IV[1]

DE TOKYO À SÉOUL

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I. — L’UNANIMITÉ JAPONAISE

Au printemps 1914, le peuple japonais n’avait pas encore perdu l’habitude d’être pauvre. S’il ne l’était pas plus qu’il y a quinze ans, il se plaignait davantage. Depuis la guerre russe, tout avait doublé et même triplé de valeur. Et il en accusait son gouvernement. Il avait fait pendant l’hiver beaucoup de politique. Il n’estimait pas plus ses députés qu’au temps où je l’avais connu et où les propriétaires de Tokyo refusaient souvent de louer leurs maisons à ces parasites éphémères et suspects. Mais il n’en était pas moins fier de les avoir, et il espérait que son Parlement le débarrasserait du gouvernement des clans que la Restauration impériale avait portés et maintenus constamment au pouvoir. Il aspirait au gouvernement des partis sans bien savoir ce que ces partis pourraient représenter. Le scandale des pots-de-vin, que les corrupteurs allemands avaient déchaîné, lui avait fourni l’occasion de manifester bruyamment son aversion pour les dernières survivances de son ancienne féodalité. Il s’était offert des journées d’émeutes, d’où les clans étaient sortis, sinon ruinés, du moins très affai-

  1. Voyez la Revue des 1er décembre 1917, 1er janvier et 1er avril 1918.