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avez beaucoup d’amis, sans doute, mais je n’en vois pas un qui soit capable de vous servir dans la presse comme Planche… il est d’ailleurs bien pour vous, etc.[1]. »

George Sand ne veut rien demander à Planche, le peut-elle ? Ne l’a-t-elle pas mis à la porte lors de l’avènement de Musset ? (et cruellement même.) Depuis, n’a-t-elle pas failli occasionner un duel entre Planche et Musset, après les histoires de Venise ?

« Quant à Planche, il m’est impossible de lui demander de faire un article pour moi. Je ne suis pas en position de lui demander un service personnel, puisque je ne veux pas recevoir sa personne chez moi. J’ai pu le solliciter pour Calamatta et pour Mickiewicz au nom de l’Art et de la Poésie, j’ai pu lui demander des conseils pour moi, sachant qu’il ne demanderait pas mieux et que cela lui donnerait peu de peine, mais le solliciter pour faire écouler mon édition, c’est à quoi je ne saurais me résoudre, » et elle propose Leroux, Mallefille qui « offre ses services. » Ce serait le plus impartial, et le moins laudatif, Nisard, Viardot, etc.[2].

On a vu le nom de Mallefille pour la première fois dans les lettres de George Sand, et F. Buloz note : « Décidément Mallelille règne. »


Le 8 décembre. « Elle me propose Mallefille précepteur de ses enfants et son amant.

« Elle me propose l’abbé R… dont elle favorise la révolte contre ses supérieurs.

« Elle fait mon éloge pour me décider à produire ce prêtre. »

Ces remarques précèdent la lettre suivante :


« Mon cher Buloz,

« Mallefille qui est toujours près de moi, soignant on ne peut mieux l’éducation de mes enfants, en attendant que le précepteur qui m’a fait faux-bond soit remplacé, me dit que vous lui avez demandé des articles pour la Revue des Deux Mondes. Il travaille beaucoup et j’espère avoir une influence salutaire sur son cerveau, s’il continue à m’écouter. Il est doué de grands moyens, je crois, mais tout cela est plongé encore dans une sorte de chaos. On le lui a trop dit, on s’est trop moqué de son

  1. 17 octobre 1837. Collection S. de Lovenjoul.
  2. 23 octobre 1837. Inédite.