La bataille que nos ennemis ont engagée sur les bords de la Somme, au premier jour du printemps, la plus grande sans doute que le monde ait vue, par le nombre des hommes et des assauts, par la férocité de la lutte, par l’ampleur du faisceau de destinées qui s’y jouent, visait d’abord à séparer les Anglais des Français. Si les Allemands avaient voulu nous apprendre de quel prix est, pour chacun des deux peuples, l’amitié entre France et Angleterre, ils n’eussent point fait autrement. Ils ont frappé au point de soudure des armées. La ligne a reculé, mais ne s’est pas rompue où l’on voulait. Il n’y avait pas de paille dans le métal. Nous avons porté secours aux Anglais que le choc avait surpris par sa violence extrême. Nous avons combattu là, non seulement pour la même cause, dans le même moment, mais ensemble, et le communiqué du 31 mars, jour de Pâques, a pu dire : « Moreuil, pris par les Allemands, repris par nous et reperdu, a été finalement enlevé dans une charge à la baïonnette, menée, avec une bravoure incomparable, par les troupes franco-anglaises confondues dans les mêmes rangs. » Ainsi ont lutté côte à côte, donnant le sang d’Angleterre pour la France et le sang de France pour l’Angleterre, les descendans de ceux qui furent jadis adversaires. Union scellée, à présent, alliance qui ne se rompra point. Nous la voyons dans son achèvement ; nous nous en réjouissons ; nous comprenons tous, de chaque côté du détroit, qu’elle doit être, désormais, une loi de notre histoire. Mais de pareils changemens sont toujours préparés. Ils ont des causes profondes. Ce long travail
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FRANÇAIS ET ANGLAIS