à la concentration générale, en Champagne, aux portes de Paris.
Mais la France se défendra : elle se défendra dans l’Est, — et ce sera la bataille de la Trouée de Charmes ; elle se défendra au centre, — et ce sera la bataille de Meuse-et-Aisne (Signy-l’Abbaye) ; elle se défendra à l’Ouest, et ce sera la bataille d’Oise-et-Somme (Guise Saint-Quentin).
Nous avons exposé la bataille de Lorraine ou de la Trouée de Charmes : Castelnau et Dubail ont brisé l’élan de l’ennemi au pied des Vosges[1]. Nous avons dit les batailles du centre : de Langle de Cary, Ruffey, Sarrail se sont jetés au-devant de lui à la coupure de la Meuse et ont protégé Verdun[2]. Nous allons étudier, maintenant, la bataille d’Oise-et-Somme, la bataille de Picardie et des Flandres, d’où dépend l’entrée dans l’Ile-de-France.
Une fois la Belgique franchie, le couloir qui mène à Paris court sur les plateaux et les collines séparant les sources de la Sambre de celles de l’Oise (Nord-Est du département de l’Aisne) et les routes de l’Escaut de celles de la Somme (Nord-Ouest du même département). Sur ces plateaux, s’est établie, en terrain sec, la vieille voie romaine de Bavai à Vermand qui, par la Belgique des Mérovingiens et des Carlovingiens (Tongres, Héristal), vient d’Aix-la-Chapelle et relie l’Allemagne à la France du Nord. Cette, région est éminemment celle de la route, d’où les nombreux « Estrées » qui la jalonnent (strata).
Mais cette route n’est pas la seule. Sur un terrain, moins commode peut-être, mais plus direct, si l’on vise Paris, une « traverse, » un « doublet » s’est ouvert à travers les bois : venant en France par une autre entrée, il frappe à une autre porte : Guise (huis). Ce chemin, après avoir suivi la Meuse jusqu’à Namur et puis la Sambre jusqu’à Charleroi, fait un coude brusque droit au Sud ; il se dérobe à travers les pays plus accidentés des Fagnes et de la verte Thiérache ; partant de Chimay-Marienbourg, il gagne l’Oise, précisément à Guise dont le nom