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Danemark et en Espagne. Mais le journal allemand n’a pas encore pris sa physionomie définitive ; quelques perfectionnements sont nécessaires pour lui enlever cet aspect de libelle qu’il garde malgré tout et lui donner l’apparence d’une feuille d’informations, impartiale et bien renseignée. Le 3 septembre 1916, la rubrique : Dernière heure, apparaît en quatrième page. Le Grand Quartier allemand espère bien qu’elle sera lue avec avidité par les habitants des zones occupées, et que la perfide sélection de nouvelles, quelquefois en partie exactes, produira dans l’esprit du lecteur l’ébranlement voulu.

Entre temps, pour démontrer la supériorité du goût allemand, la Gazette a créé, dès la fin d’octobre 1915, une rubrique de la Mode.

Désormais, le cadre du journal est fixé. A la date du 29 octobre 1916, la Gazette des Ardennes annonce orgueilleusement en manchette sa deuxième année d’existence, son 287e numéro, et son tirage de 130 000 exemplaires. Elle s’intitule « Journal des pays occupés, paraissant quatre fois par semaine » et prévient le public qu’on s’abonne dans tous les bureaux de poste. Elle publie régulièrement en première page : un article de tête rédigé par Prévost ; le texte des communiqués de tous les belligérants ; la reproduction d’un article pris dans un journal de Paris. En deuxième page se trouvent des « Nouvelles politiques » commentées ; des filets de polémique. La troisième page comprend les rubriques d’information : « Guerre navale ; guerre aérienne ; nouvelles diverses ; » et les « Echos d’Angleterre et d’ailleurs. » La quatrième page est copieusement bourrée avec la Bourse de Paris et les Informations financières, la « Gazette régionale » ; les « Petites nouvelles » (anecdotes parisiennes) ; le « Collier des sottises » (citations extraites des journaux parisiens) ; le « Calendrier de la guerre ; » le « Miroir de la Presse Française ; » la Dernière Heure.

Les feuilletons sont au rez-de-chaussée de la troisième page. De temps en temps, des suppléments sont intercalés : liste des prisonniers français internés en Allemagne ; liste des soldats français morts et enterrés en pays occupés ; appel aux aviateurs français, etc. Il est évident que l’administration de la Gazette des Ardennes ne s’est jamais préoccupée de la crise du papier : le Grand Quartier ne la laissera manquer de rien, tant qu’il croira à l’utilité de sa propagande.