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Army. » Un rapport du 25 mars, établi par les soins de M. E. C. Carter, secrétaire général de notre œuvre, constate que déjà l’Association a envoyé en France plus de 1 600 personnes parmi lesquelles on compte 300 dames ou jeunes filles. Grâce au travail ainsi accepté, rapidement accompli, l’œuvre réussit, par ses établissements dans les ports d’entrée, par ses postes échelonnés sur les lignes de communication, à maintenir autour de l’armée américaine un véritable système de défense morale et de bien-être matériel.

Rien n’est plus exact. Jusque sur le front et dans le voisinage de la ligne de feu, le soldat américain rencontre le bon compagnon de l’Y. M. C. A. vêtu comme lui d’un uniforme khaki, toujours prêt à lui venir en aide, à le renseigner, à l’approvisionner, à lui prodiguer tout le réconfort dont il a besoin. Dans une armée où le retour des permissionnaires au pays natal est impossible, les services que rend une pareille institution sont inappréciables. Elle est le foyer permanent et mobile du soldat en campagne. Elle le suit partout, elle l’assiste toujours. Les troupes qui vont aux tranchées ou qui en reviennent trouveront dans les cantines de l’Y. M. C. A. dans les huttes qu’elle a su construire jusque sous le bombardement, parmi les ruines des châteaux abandonnés, sous des tentes rapidement dressées, l’atmosphère du pays, un fraternel geste d’accueil, les nouvelles dont les soldats sont curieux, le langage qu’ils aiment a entendre, un livre à lire, et cela sans préjudice d’aliments moins spirituels et non moins nécessaires. Il y a déjà plus de cinq cents cantonnements ainsi ravitaillés par l’Y. M. C. A. qui fut organisée en temps de paix sous la vigoureuse impulsion de M. John R. Mott, et qui, s’adaptant aux nécessités du temps de guerre, est toute prête à se développer sans cesse, en proportion des besoins de l’armée américaine.

« L’épreuve suprême est venue pour la nation, » disait le président Wilson dans son Message du 15 avril 1917 au peuple américain. Il ajoutait : « Nous devons tous parler, agir et servir ensemble. » Ainsi entourés, soutenus par l’unanimité de la collaboration nationale, les chefs militaires ont pu mettre sur le pied de guerre, en peu de temps, tous les services qu’il fallait créer ou perfectionner tant à l’arrière que dans la zone des opérations du corps expéditionnaire. Le total des principaux crédits affectés au corps de l’intendance, depuis le 6 avril 1917, pour