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autres on les laisse tomber par leur propre poids, grâce à un mécanisme à déclic, du haut du rail situé à l’arrière des navires. On a cherché également à lancer des grenades à l’aide de mortiers. Malheureusement, ces appareils manquent un peu de précision. En outre, si l’on veut leur faire lancer, une charge puissante à une portée efficace, il faut disposer des plates-formes solides sur le pont des navires. Ceux-ci ne sont pas toujours en état de supporter la réaction du tir. Néanmoins, le mortier présente des avantages considérables pour le jet de la grenade par des bâtiments à marche lente, et il est probable que nous ne tarderons pas à posséder des lance-bombes offrant toutes les garanties voulues. — Un autre procédé pour l’emploi de la grenade consiste à la remorquer. Elle joue ainsi le rôle de la mine dérivante sans en avoir les inconvénients. Il suffit que le remorqueur s’arrête pour que la grenade repose sur le fond et demeure inoffensive.

A la destruction du sous-marin par la grenade l’obstacle principal est son invisibilité. Il faut saisir un indice, parfois très superficiel, l’apparition du périscope, le sillage de la torpille, pour déterminer l’emplacement approximatif de l’ennemi. Au début, les périscopes décelaient aisément la présence du sous-marin ; mais les Allemands se sont appliqués à rendre le périscope presque invisible. Il arrive souvent que le sous-marin réussisse une attaque sans être aperçu et la trajectoire mouvementée de la torpille est une indication souvent bien insuffisante pour fixer le point d’où l’engin a été lancé. On en est réduit à jeter les bombes un peu au jugé et à arroser la zone où l’on suppose que doit se trouver le submersible. De là nos efforts pour tâcher de découvrir un système nous permettant de connaître la position de l’ennemi sous l’eau. Nous avons parlé des filets indicateurs. Nos escadrilles de chasse peuvent en faire usage, et il n’y a pas de meilleur moyen pour réaliser à coup sûr l’objet que l’on se propose. Mais les filets indicateurs sont d’un emploi délicat et forcément limité. Reste le microphone. Cet appareil qui recueille le bruit de l’hélice sous l’eau et le transmet au commandant sur la passerelle est un parfait agent de repérage par le son. Il appelle l’attention sur l’approche du sous-marin et détermine sa situation approximative. Grâce à des expériences laborieuses, la mise au point du microphone nous permet d’espérer des résultats très