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L’EFFORT FISCAL DE LA FRANCE
PENDANT LA GUERRE

I
LES IMPÔTS SUR LE REVENU

Si l’effort fiscal de la France pendant la guerre a été tardif, s’il est encore insuffisant, — ce n’est pas à dire qu’il ne soit d’ores et déjà fort appréciable, ni qu’il ne se poursuive avec énergie à l’heure actuelle, — la raison n’en est, hélas ! que trop claire. C’est que de toutes les grandes Puissances de l’Entente, la France est celle qui a été la plus éprouvée par la guerre : nos alliés et nos amis le savent bien ! Mais il y a une autre cause qui explique que nous ayons mis quelque lenteur à recourir à l’impôt. La guerre nous ayant surpris au cours de la longue, pénible et troublante gestation d’une grave réforme de notre système de contributions directes, nos législateurs ont cru devoir se refuser à entrer largement dans la voie des impôts nouveaux avant d’avoir mené cette œuvre à bien. À tort ou à raison, ils ont voulu hâter l’achèvement d’une réforme où ils croyaient voir la condition préalable et nécessaire de l’effort fiscal français. Elle est entrée aujourd’hui dans nos lois : elle nous a donné l’impôt, ou plutôt les impôts sur le revenu. Quelle en est la valeur, la signification ? C’est ce que nous voudrions voir ici. Mais recherchons-en d’abord les origines dans la situation financière de la France avant la guerre.