Page:Revue des Deux Mondes - 1918 - tome 47.djvu/70

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cerizy, pour seconder le mouvement d’enveloppement sur Saint-Quentin.

Le général Legros, commandant la 69e division, prend la direction du mouvement. Se tenant fortement en liaison avec le 18e corps par Berthenicourt et Mézières-sur-Oise, il débouche au-delà de la rivière et marche sur Urvillers et Essigny-le-Grand. Il atteint Urvillers, puis Essigny-le-Grand. En liaison avec le 18e corps à Itancourt, il accomplit ainsi le mouvement d’encerclement sur Saint-Quentin : cinq kilomètres au plus séparent les premières lignes des faubourgs de la ville.

Mais von Bülow commence à réagir. les troupes de son VIIe corps se défendent énergiquement sur Urvillers. Urvillers est perdu, puis repris. Le combat s’acharne en ce point. L’artillerie lourde allemande canonne les soldats du général Legros qui réclament, à leur tour, l’appui du canon. Bülow sent un moment de fléchissement de la ligne ennemie. Il concentre sur Urvillers tous les feux de l’artillerie dont il peut disposer. La situation devient intenable.

Le général Valabrègue, en attendant que sa 53e division puisse intervenir, réclame l’appui du 18e corps sur sa droite : « Tout l’appui que vous pourrez me donner à Urvillers, fait-il dire au général de Mas-Latrie, consolidera les résultats à atteindre en commun par le 18e corps et le 4e groupe de divisions de réserve. » Et, en effet, c’est à Urvillers que se trouve, maintenant, la clef de Saint-Quentin.

Mais le 18e corps était-il en mesure de répondre à l’appel des divisions de réserve ? Avait-il gardé la liberté de ses mouvements en direction de Saint-Quentin ?… Cette liberté d’action ne dépendait pas uniquement de lui : elle dépendait aussi du succès de l’offensive d’appui que son voisin de droite, le 3e corps, avait ordre d’opérer pour dégager la route de (luise vers Ribemont-Mont-d’Origny. Si le 18ecorps n’était pas couvert à droite, il lui devenait évidemment impossible de s’étendre à gauche et de répondre à l’appel des divisions de réserve.


Offensive du 3e corps avant midi. — Le 3e corps qui, dans la disposition en angle, venait un peu en seconde ligne pour appuyer le 18e corps, devait se porter sur le secteur de l’Oise compris entre Ribemont et Macquigny. Mais la disposition des lieux est telle qu’une offensive accomplie dans ce secteur, face à l’Ouest, a pour inconvénient de laisser Guise en arrière et de