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L’ÉCHEC
DE
LA GUERRE SOUS-MARINE

II[1]
LA PROTECTION DES NAVIRES MARCHANDS

La destruction du plus grand nombre possible d’ennemis restera toujours le meilleur moyen d’atténuer les effets de la guerre : en usant l’arme, on émousse le tranchant. On constate que, depuis le début des hostilités, la courbe des pertes subies par les marines marchandes alliées est parallèle à la courbe des sous-marins en service. Les pertes de tonnage sont en raison directe du nombre de submersibles à la disposition des Empires centraux. Il est impossible qu’il en soit autrement, si la faculté destructive de ces unités reste constante. Il faut donc s’appliquer à la diminuer : c’est l’objet du service de protection de la navigation commerciale.

Nous avons vu que, malgré tous nos efforts, nous ne pouvions ni détruire tous les sous-marins, ni les empêcher de sortir de leurs bases. Les opérations de bombardement et d’embouteillage des points d’appui ne sauraient être d’une complète efficacité. Quant à la prise de possession de ces bases elles-mêmes, qui serait un moyen radical, on y a certainement songé, mais ces projets n’ont malheureusement jamais été suivis d’exécution par suite des difficultés fondamentales qu’ils présentaient.

  1. Voyez la Revue du 1er octobre.