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Page:Revue des Deux Mondes - 1918 - tome 48.djvu/253

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GUILLAUME À SA TOUR MONTE.


Oh ! dût-on voir la fin sinistre des combats,
Il faut qu’on sorte !
Ils se hâtent. Déjà, dans l’ombre, ils voient, en bas,
Luire la porte.

Mais, tout d’un coup, criant : « Je veux voir ! Je veux voir ! »
Le fier rapace
Fend la housse du bec… Et l’Aigle va savoir
Ce qui se passe !

On ne peut plus sortir : l’Aigle y voit ! Le menteur
Et son complice
Hurlent, sentant sur eux cette aile, avec lenteur,
Qui se déplisse !

Guillaume alors voudrait, portant comme un vautour
Son accipitre,
Rester captif de son mensonge et de sa tour,
Avec son pitre !

Ils s’arrêtent. Aux murs déjà moins ténébreux
Le jour se cendre.
Ils essayent de remonter… L’Aigle est sur eux.
Il faut descendre.

Leurs doigts s’agrippent aux parois. L’Aigle les mord.
L’ombre est moins noire.
— Ah ! je me nourrirai, je crois, jusqu’à ma mort,
De cette histoire !

Le moment vient. Il vient comme vient tout moment
Que l’on ajourne.
C’est en vain qu’ils voudraient aller plus lentement :
L’escalier tourne,