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dire comme Fantasio : « Dussé-je me faire battant de cloche, il faut que je carillonne un jour de fête. »

L’IDYLLE.

Les midinettes, les munitionnettes témoignent un bonheur que rien ne vient troubler. Poilus, tommies et Yanks les embrassent et elles le leur rendent bien. Mimi Pinson a toutes ses cocardes, au corsage et au chapeau ; elle va, la flamme aux yeux, le sourire aux lèvres et le cœur sur la main. Parfois, elle se drape dans une étoffe tricolore ou étoilée. Mimi Pinson a l’âme fière, mais son cœur est républicain ; elle s’abandonne aux vagues populaires, comme une barque légère sur les flots agités.

LA CANTATE.

Et comme le fond de la nature humaine est la sympathie, l’accord, l’harmonie, dans cette cohue bien des gens se trouvent encore trop seuls. Ils ont le goût de se donner le bras ; ils éprouvent le besoin de former des cortèges, des bandes, des monômes, des chœurs. C’est la fête de la fraternité, de la solidarité, de la concorde.

L’IDYLLE, qui a le sens de la transition.

L’aspect de la place de la Concorde doit être aussi bien curieux ; mais on ne peut pas être partout.

MADAME FOULE.

Vive l’armistice ! Vive la paix ! Vive la France ! Vive la République ! Vivent les Alliés ! Vive Foch ! Vive Clemenceau ! Allons, enfants de la Patrie ! Quand Madelon vient nous servir à boire… Aux armes, citoyens !… Fallait pas qu’ils y aillent !

LA POÉSIE LYRIQUE.

Dans son enthousiasme, Mme Foule est magnanime : elle semble oublier pour quelques heures quatre années de souffrances et les crimes exécrables des Hoches qui ont volé, pillé, incendié, assassiné, violé. Demain, après-demain, elle rentrera dans le souvenir et dans l’indignation ; mais, aujourd’hui, nulle insulte contre l’ennemi vaincu. Simplement, elle chante : Fallait pas qu’ils y aillent ! Avec bonne humeur et